Édition du mardi 14 mai 2013
Le rapport Lescure pose la question de l'offre numérique en bibliothèques
Pierre Lescure, ancien patron de Canal+, a rendu hier au président de la République son rapport sur « l’acte II de l’exception culturelle ». Il avait été nommé par la ministre de la Culture, Aurélie Filipetti, le 25 octobre dernier, à la tête d’une mission chargée de réfléchir notamment au financement de la culture à l’ère du numérique.
L’aspect le plus médiatique du rapport est celui qui concerne Hadopi (la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet), dont Pierre Lescure prône la suppression, pour en confier les missions au CSA. Mais tout un chapitre du rapport traite de la question, intéressante pour les collectivités, de l’offre numérique en bibliothèques.
Un certain flou juridique règne en effet sur l’offre de livres numériques en bibliothèque, qu’il conviendrait selon le rapport de clarifier par « des accords globaux » entre l’Etat et les éditeurs. L’offre de livres numériques reste « limitée » dans les bibliothèques françaises - environ 1% de celles-ci proposant un fonds numérique. Un chiffre à comparer aux… 100% de bibliothèques suédoises ou aux 75% de bibliothèques américaines disposant d’un tel fonds.
L’un des freins au développement de cette pratique est, selon le rapport, « la trop grande multiplicité des interfaces » – les différents formats de livres numériques n’étant en effet pas compatibles les uns avec les autres. « Enfin, les contraintes budgétaires induites par des bases de tarification parfois excessives et instables imposées aux bibliothèques font peser sur les collectivités territoriales des risques financiers non négligeables. En outre, les collectivités se heurtent parfois à des refus de vente de la part de certains éditeurs », note le rapport Lescure.
Concernant les autres ressources numériques, notamment l’offre de musique, le rapport signale « qu'aucun cadre juridique n’ayant été mis en place », les bibliothèques/médiathèques ont « acheté des CD sans aucune base légale ». Aujourd’hui, les CD « vieillissent » et les usages changent, avec la généralisation du format numérique MP3. « L’offre de musique en bibliothèque peine à s’adapter, selon Pierre Lescure, au point que son avenir semble compromis ». En matière d’offre de presse numérique enfin, le rapport constate que les bibliothèques achètent des bases de données de titres de presse, mais que l’hétérogénéité des modèles « ne contribue pas à la lisibilité de l’offre », et ajoute qu’il est « préoccupant de voir se développer des offres commerciales dont le coût pour les bibliothèques est indexé sur l’usage par les publics. Les bibliothèques risquent de se trouver dans l’incapacité de financer ces offres en cas de succès. »
Le rapport préconise donc de « repenser la place des bibliothèques dans la diffusion des contenus numériques », et que celles-ci puissent « retrouver leur rôle de tiers secteur (en) pouvant proposer à tous les publics une offre non marchande de ressources numériques ». Pour cela, il faut selon lui « sécuriser juridiquement les usages collectifs non marchands des bibliothèques sur l’ensemble des ressources numériques », et « inscrire dans les dispositifs d’aides publiques une incitation au développement de l’offre numérique en bibliothèques ».
Le rapport Lescure est téléchargeable sur le site du ministère de la Culture.
L’aspect le plus médiatique du rapport est celui qui concerne Hadopi (la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet), dont Pierre Lescure prône la suppression, pour en confier les missions au CSA. Mais tout un chapitre du rapport traite de la question, intéressante pour les collectivités, de l’offre numérique en bibliothèques.
Un certain flou juridique règne en effet sur l’offre de livres numériques en bibliothèque, qu’il conviendrait selon le rapport de clarifier par « des accords globaux » entre l’Etat et les éditeurs. L’offre de livres numériques reste « limitée » dans les bibliothèques françaises - environ 1% de celles-ci proposant un fonds numérique. Un chiffre à comparer aux… 100% de bibliothèques suédoises ou aux 75% de bibliothèques américaines disposant d’un tel fonds.
L’un des freins au développement de cette pratique est, selon le rapport, « la trop grande multiplicité des interfaces » – les différents formats de livres numériques n’étant en effet pas compatibles les uns avec les autres. « Enfin, les contraintes budgétaires induites par des bases de tarification parfois excessives et instables imposées aux bibliothèques font peser sur les collectivités territoriales des risques financiers non négligeables. En outre, les collectivités se heurtent parfois à des refus de vente de la part de certains éditeurs », note le rapport Lescure.
Concernant les autres ressources numériques, notamment l’offre de musique, le rapport signale « qu'aucun cadre juridique n’ayant été mis en place », les bibliothèques/médiathèques ont « acheté des CD sans aucune base légale ». Aujourd’hui, les CD « vieillissent » et les usages changent, avec la généralisation du format numérique MP3. « L’offre de musique en bibliothèque peine à s’adapter, selon Pierre Lescure, au point que son avenir semble compromis ». En matière d’offre de presse numérique enfin, le rapport constate que les bibliothèques achètent des bases de données de titres de presse, mais que l’hétérogénéité des modèles « ne contribue pas à la lisibilité de l’offre », et ajoute qu’il est « préoccupant de voir se développer des offres commerciales dont le coût pour les bibliothèques est indexé sur l’usage par les publics. Les bibliothèques risquent de se trouver dans l’incapacité de financer ces offres en cas de succès. »
Le rapport préconise donc de « repenser la place des bibliothèques dans la diffusion des contenus numériques », et que celles-ci puissent « retrouver leur rôle de tiers secteur (en) pouvant proposer à tous les publics une offre non marchande de ressources numériques ». Pour cela, il faut selon lui « sécuriser juridiquement les usages collectifs non marchands des bibliothèques sur l’ensemble des ressources numériques », et « inscrire dans les dispositifs d’aides publiques une incitation au développement de l’offre numérique en bibliothèques ».
Le rapport Lescure est téléchargeable sur le site du ministère de la Culture.
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